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Entre 1986 et la fin des années 90, j'ai enquêté sur les réseaux de télécom (X25/IP).
Une recherche qui fut aussi une errance, dans ce que nous appelions le "cyberspace", en particulier dans la "galaxie télématique" aux protocoles par paquet (X25) et aux nomres vidéotex, propre au réseau Teletel de France Telecom (Minitel), mais également sur Prestel (GB), BTX (Allemagne) etc.
C'est en septembre 1986, dans la messagerie de dialogue direct via Minitel du centre-serveur CTL, que j' inaugurais ce pseudonyme inspiré par l'explosion de Tchernobyl qui m'a profondément marquée. Cette catastrophe nucléaire s'est en effet doublée d'une des grandes débâclés du journalisme français. Le gouvernement nous assurait que le nuage de pollution ne passerait pas la frontière, et il fallu attendre plus de deux semaines pour que la presse hexagonale réagisse !
J'adoptais donc ce "pseudo" pour m'installer comme journaliste "localier" dans la "City" virtuelle dont Jean Louis Fourtanier était le maire, comme patron du serveur CTL. La liaison spécialisée que "jlf" venait d'ouvrir, avec ses amis, entre Paris et New York me fit découvrir une autre erreur de la presse française : non le Minitel n'était pas franco-français, il pouvait nous permettre de franchir virtuellement les frontières..
Depuis 3 ans que j'arpentais les lignes des "chats" à la française de Gretel à Privilège en passant par Aline, Elisa et tant d'autres "réseaux sociaux", pour parler comme XXIe.. C'est dans la "City" que je commis mes premiers écrans publiques, mes premiers "post" sur le "Boulevard des délires" que fréquentèrent de nombreux responsables de la télématique.
L'hiver 1989 grâce au "groom v2" de Francis Le Bras d'Intelmatique, une filiale de France Telecom j'arrivais à "tchacher" depuis mon Minitel avec des hollandais, et même - avant la fin de l'apartheid - avec des sud-africains.
"Live chat between Le Cap and Paris rue de Rivoli".
Je migrais ensuite sur Minicom, une messagerie à l'origine professionnelle qui devint Minitelnet, pour tester les possibilités de "newsletter" que nous appelions le courrier électronique différé.
Au moment où j'écris ces lignes, dans les derniers jours du siècle, la croissance du nombre d'adresses électroniques est enfin celle dont nous rêvions sans parfois oser croire à nos utopies, pourtant toutes réalisées ou presque.
Vous trouverez, bientôt dans le répertoire "/tcherno", les quelques octets qui ont surnagé, sur mon disque dur, d'un océan de contributions, de commentaires à jamais avalés par les serveurs des réseaux X25, comme le seront - peut-être un jour - les heures passées sur Internet.
Michel Puech alias Tcherno
décembre 1999
Retrouvons nous sur
